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Vendredi 29 octobre 2021

Róbert Wessman, milliardaire investi dans l?avenir des vins de Bergerac


Ambitieux, l?entrepreneur islandais passe une étape dans le développement de son offre de vins français avec le rachat du vignoble des Verdots au vigneron David Fourtout, qui reste à proximité.

Róbert Wessman, milliardaire investi dans l’avenir des vins de Bergerac

Changement de propriétaire ce 26 octobre pour le vignoble des Verdots (40 hectares de vignes à Bergerac et Monbazillac). Quatrième génération à la tête du domaine périgourdin, vigneron David Fourtout le cède au milliardaire islandais Róbert Wessman, à la tête de groupes pharmaceutiques Alvogen et Alvotech, spécialisés dans les médicaments biosimilaires. Une cession qui était tout sauf prévue par le vendeur, mais nécessaire pour l’acquéreur. « Nous allions construire un cave dans les jardins du château Saint-Cernin, que Róbert Wessman possède depuis 20 ans, mais au vu du prix, il m’a dit qu’il pouvait s’acheter un domaine pour la même somme et nous sommes allés faire le tour des voisins » se rappelle James de Roany, le directeur général de Maison Wessman.

Pour un montant confidentiel, les négociations ont duré 15 mois, le temps de convaincre le propriétaire de devenir vendeur. « Quand je les ai vus arriver, je leur ai dit que ce n’était pas à vendre. Mais ils le voulaient et tout a un prix » plaisante David Fourtout, qui va rester consultant pour le domaine (et s’installe à proximité, voir encadré). Affirmé, le choix de ce domaine tient autant du défi que du pari d’avenir : « les sols de cette propriété sont les mêmes que ceux de Saint-Émilion, mais avec moins de pluie. Bergerac est moins connu que Saint-Émilion, mais nous espérons montrer au monde que ses vins peuvent être aussi bons, voire meilleurs, que les grands vins de Bordeaux » indique Róbert Wessman, qui possède depuis vingt ans le château de Saint-Cernin (Dordogne).

Potentiel injustement méconnu

S’il en a visiblement les moyens, l’investisseur islandais n’a pas fait le choix d’un château à Bordeaux, d’un clos en Bourgogne ou d’un mas en Provence, mais opte pour « un terroir dans lequel nous croyons ». En la matière, « le terroir de Bergerac a un potentiel injustement méconnu » souligne Lise Sadirac, la nouvelle directrice d’exploitation des vignobles bergeracois de la maison Wessman, qui souhaite faire monter d’un cran technique les 70 ha en propriété (domaine des Verdots et château Saint-Cernin).

Avec cet investissement conséquent, Róbert Wessman affiche trois objectifs : se doter d'un outil de vinification à Bergerac (en augmentant les capacités des Verdots), créer une expérience ?notouristique au vignoble des Verdots, notamment avec des rénovations « cosmétiques et pas drastiques » de la cave souterraine (photo ci-dessous), puis accentuer l’internationalisation des ventes de sa gamme de Bergerac (sous les marques Verdots et Maison Wessman*). « Cela prendra du temps, mais nous convaincrons le monde de la qualité incroyable des vins de Bergerac »

Casser le plafond de verre

« Une personne comme ça, avec une telle force de frappe commerciale, ça ne peut qu’être positif pour l’AOC. Il a envie de casser le plafond de verre des prix du Bergerac. Ça aidera tout le monde » note David Fourtout, dont la gamme de vin montait jusqu’à 35 €.

Prévoyant de nouveaux investissements cette fin d’année à Bergerac (avec l’acquisition d’un domaine lui permettant à terme de croître de 30 ha de vignes), Róbert Wessman vient d’acquérir à Limoux cinq parcelles de vignes (pour 31,6 ha). « C’est la même histoire à Limoux qu’à Bergerac : croire dans le terroir » conclut Róbert Wessman.

 

* : Les vins tranquilles se déclinent sous les marques "N°1 Saint-Cernin"  et "Petit Cernin", à Limoux pour les vins blancs (100 % chardonnay) et Bergerac (avec d’autres vignes que les vignobles Verdots). Pour les champagnes, l’étiquette est « Wessman One ».

 

Lise Sadirac ce 28 octobre dans les chais souterrains du vignoble des Verdots, qui tire son nom de la rivière éponyme qui traverse cette cave. Un cours d’eau qui permet de maintenir une hygrométrie à 100 % souligne la directrice d’exploitation.