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Lundi 29 octobre 2012

3 questions à Guy Rambier (Transagri Vignobles)




3 questions à Guy Rambier (Transagri Vignobles)

Guy Rambier fonde Transagri Vignobles en 1988. Inséré au sein du groupe immobilier ORPI, ce cabinet de transactions est spécialisé dans le milieu rural et compte 4 agences immobilières plus un cabinet spécialisé dans la vente de domaines viticoles. « Du Rhône aux Pyrénées, c'est le plus ancien cabinet de transactions viticoles » s'enorgueillit Guy Rambier.

 

Ces dernières années, quelles ont été les évolutions du foncier viticole languedocien ?

Guy Rambier : Dans la région, le cours des vignobles suit celui des vins. Selon la valorisation et les opportunités du marché, les investisseurs se pressent donc plus ou moins. Le prix du vignoble a parfaitement suivi les cours du vin ces dernières campagnes, en 2011 le prix des terres montait avec les commandes et connaissait une embellie. Au printemps 2012 tout s'effondrait avec les délais de retiraison. Suite à la petite récolte de cette année, le marché devrait repartir, mais il est toujours difficile de faire des prévisions à long terme... La marque ombrelle Sud de France nous permet également de rattraper le retard d'image et de visibilité dont nous souffrions à l’international. Depuis quelques années nous connaissons donc une embellie

Le marché est devenu essentiellement professionnel, car le critère essentiel d'achat est l'assurance de rentabilité. Parmi les acheteurs on trouve des vignerons de grande taille et des négociants assembleurs. Ils qui savent faire marcher leurs affaires, ont défini des marchés à pourvoir et peuvent s'agrandir ou acquérir une image de producteurs. Il y a également quelques acheteurs étrangers, mais seuls ceux qui connaissent vraiment le monde du vin investissent. On ne trouve plus beaucoup de belges et d'anglais, il y a très peu de russes ou de chinois, à peine quelques ukrainiens. Les investisseurs croient pourtant toujours en la terre, c'est une valeur de stabilité et de refuge.

 

Comment se fixe le prix d'une terre viticole en Languedoc ?

L'appellation est le premier critère. Tout le monde veut des vignes en Pic Saint Loup ou sur les terrasses du Larzac. L'hectare y monte à 35 000 euros/ha. Ensuite on a Faugères, qui est valorisée et se négocie à 15 000 euros/ha. Pour les autres AOP, une vigne bien conduite se négocie de 10 à 12 000 euros/ha. Pour le vin de pays, le sol fait beaucoup le prix, tout comme l'état de la vigne. Le cépage importe également. Sont principalement recherchées les variétés bordelaises connues (merlot et cabernet sauvignon) et les blancs internationaux de Loire et de Bourgogne (sauvignon blanc et chardonnay). L'irrigabilité est un plus incontestable. Actuellement on récolte les bénéfices des pionniers de la viticulture du Languedoc, comme Philippe Lamour.

 

Qu'en est-il des installations de jeunes vignerons ?

Je suis très pessimiste... Il ne s'en installe tout simplement plus. Pendant ce temps les propriétaires de domaines deviennent de plus en plus âgés. Seuls les jeunes qui sont déjà installés s'agrandissent, avec difficulté car les jeunes vignerons de village ne dégagent pas assez de marge pour pouvoir se permettre l'auto-financement. Les fonds propres sont un problème récurrent. Il faudrait créer une banque d’investissement pour les domaines viticoles, une véritable banque verte pour soutenir les installations. Je peux vous dire qu'actuellement un groupe de réflexion languedocien travaille à ces questions cruciales...