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Mardi 24 janvier 2023

Nouvelles restrictions pour le traitements des vignes proches des résidents


L’Anses attribue aux produits nouvellement homologués une distance de sécurité qu'il ne sera pas possible de réduire même si l'on est équipé d'un pulvérisateur qui fait peu de dérive. Le biocontrôle est également concerné.

Nouvelles restrictions pour le traitements des vignes proches des résidents

Les produits nouvellement homologués ou réhomologués se voient désormais attribuer une DSPPR (Distance de sécurité pour les personnes présentes et les résidents) à la place de la DSR (Distance de sécurité riverain).

Simple coquetterie de langage ? Non. La différence – et elle est importante- est que la DSPPR est incompressible. Même équipé d’un pulvérisateur qui fait peu de dérive, le vigneron ne pourra pas réduire cette distance.

Cette distance figure sur les AMM (Autorisation de mise sur le marché) délivrées depuis début 2019 par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail).

Les produits de biocontrôle n’y échappent pas, comme le Vitisan qui se voit doté pour la vigne d’une DSPPR « d'au moins 10 mètres entre le dernier rang traité et l'espace fréquenté par les personnes présentes lors du traitement ; l'espace susceptible d'être fréquenté par des résidents », d’après le site E-phy de l’Anses. Idem pour des soufres comme Startup/Lucifere qui se voient eux aussi flanqués d'une DSPPR de 10 m incompressible.

« Nous avons reçu notre AMM quelques mois après le changement de réglementation. Notre service homologation n’a rien pu faire pour débloquer la situation » regrette Phyteurop, dénonçant la distorsion de concurrence avec les soufres qui n’ont pas encore été réévaluées par l’Agence.

Quid de la liste des pulvérisateurs homologués pour réduire la dérive, qui ne cesse de s’allonger ? Ingénieur agroéquipements à l’Unité Mixte Technologique ECOTECH (IFV-INRAE-CTIFL) de Montpellier (Hérault), Adrien Vergès craint qu’elle ne devienne rapidement obsolète.

Aéroconvecteur, panneau récupérateur ?

Même combat ! « Avec cette nouvelle réglementation, que le vigneron utilise un aéroconvecteur ou un panneau récupérateur, il aura la même distance à respecter. Or traiter avec un aéroconvecteur à 10 m des habitations, c'est plus de dérive qu’un panneau à 5 m ou même à 3 m. Ce choix réglementaire sera déterminant dans l'impulsion donnée ou non au renouvellement du parc pulvé, ce qui reste le levier primordial pour limiter globalement la dérive », regrette l'ingénieur.

Attendez quand même avant de jeter cette liste. L’Anses précise que pour certains produits les DSPPR peuvent même être assortie d'une obligation d'utiliser un appareil permettant de réduire la dérive de 50 %... Elle peut donc encore servir.