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Lundi 09 mai 2022

Philippe Guigal veut redonner aux vins rosés de Tavel "la place qu?ils méritent"


En rachetant le château d?Aqueria, la maison E. Guigal marque son intention de valoriser l?appellation gardoise en la positionnant en référence face aux rosés de Provence. Le point avec son directeur général.

Philippe Guigal veut redonner aux vins rosés de Tavel "la place qu’ils méritent"

Signé ce 5 mai avec les 22 propriétaires de la famille de Bastier de Bez, le rachat des 68 hectares de vignes du château d’Aqueria (40 ha en appellation Tavel et 30 ha en AOC Lirac) marque un nouveau développement dans les vins du Rhône pour la maison E. Guigal (basés à Ampuis). À commencer par les vins rosés, cette acquisition étant la première du négociant à Tavel, une appellation dédiée aux rosés à fort potentiel commercial pour Philippe Guigal, le directeur général de la maison familiale : « j’applaudis des deux mains le succès commercial de la Provence, mais Tavel est l’excellence du rosé à mon sens. Les vins de Tavel n’ont pas la place qu’ils méritent aujourd’hui. »

Misant sur le terroir pour repositionner Tavel, le négociant souligne que le château d’Aqueria se trouve sur un vignoble d’un tenant à fort potentiel : la zone dite du "Puy Sablonneux" (qui implique une irrigation au goutte à goutte de tout le vignoble). Attentif aux projets portés par l’association des rosés de terroir (présidé par Guillaume Demoulin, vigneron à Tavel), Philippe Guigal souligne vouloir « investir dans du solide, dans le terroir. Je me méfie des phénomènes de mode. Je souhaite à la Provence que la tendance dure, mais beaucoup de consommateurs sont persuadés que si la robe d’un vin est plus claire, il y a moins d’alcool. Tavel a perdu sa place de grand vin rosé, il faut communiquer autrement. »

Conversion bio

Cette acquisition est aussi l’occasion pour la maison Guigal de s’implanter en appellation Lirac (en blanc et en rouge). Une zone que connaît bien le négociant, pour y sourcer « des volumes significatifs » de sa cuvée Guigal en Côtes-du-Rhône. Pouvant se confondre avec celle du château Rayas (en AOC Châteauneuf-du-Pape), l’étiquette du château d’Aqueria sera conservée indique Philippe Guigal, qui ne souhaite qu’une chose : y ajouter le logo AB. La conversion à la viticulture biologique sera pilotée par le chef de culture de la propriété maintenu en place, Bruno de Bastier de Bez, le frère du regretté Vincent de Bastier de Bez, qui a dirigé le domaine familial jusqu’à sa disparition ce début d’année.

Le montant de la transaction est confidentiel. La maison Guigal précise ne pas avoir vocation à agrandir le château d’Aqueria. Sa dernière acquisition majeure, le château de Nalys auprès de Groupama à Châteauneuf-du-pape en 2017, est au contraire passée de 53 à 77 hectares en 5 ans, avec l’ajout des vignes du domaine Mercier (+7 ha en 2018) et du domaine des Clefs d’Or (+17 ha en 2020).