Venant de racheter 30 hectares de vignes en Grande Champagne, la holding SCDM Domaines d’Olivier et Martin Bouygues possède désormais plus de 50 ha en production d’eaux-de-vie charentaises. « L’enjeu n’est pas de constituer une grande propriété, mais une belle propriété. 150 à 200 ha nous iraient bien sur le papier » esquisse Hervé Berland, le directeur des domaines Bouygues : soit les châteaux Montrose et Tronquoy Lalande à Bordeaux, le clos Rougeard en Val de Loire, le domaine Henri Rebourseau en Bourgogne et la distillerie de la Métairie.
Ce dernier investissement a été réalisé fin 2017 en Petite Champagne (avec 21 ha, une distillerie de 7 alambics et un stock de vieilles eaux-de-vie) marquant le début d’une stratégie d’acquisition de terres complémentaires à Cognac. Ne se donnant pas de délai pour agrandir ses vignes en propre, les domaines Bouygues souhaitent se doter d’un nouvel appareil de production pour les vendanges 2022. Le projet étant en cours de finalisation, « nous prévoyons un à deux ans de travaux pour se doter d’une nouvelle chaudière, d’une réception de vendanges et d’un chai de vinification, avec la remise en état des bâtiments et la création de quatre bâtiments de stockage des barriques pour l’élevage des eaux-de-vie » rapporte Hervé Berland, qui évoque un budget estimé en millions d’euros.
Faisant de l’approvisionnement en vieilles eaux-de-vie sa priorité, la Métairie va se donner les moyens de stocker pour développer à terme sa propre marque. Actuellement aucune identité n’aurait été validée. S’il existe une étiquette Montrose réserve spéciale, elle reste confidentielle, s’appuyant sur l’achat de vieux cognacs des années 1930 avant l’acquisition de la Métairie. « Il n’y a aucune intention de marque [Montrose à Cognac]. Montrose c’est un cru classé de Saint-Estèphe » souligne Hervé Berland, inscrivant cette édition très limitée dans la veine de la réserve Lafite ou de la fine de Mouton.
Si elle reste attentive aux opportunités charentaises, la SCDM Domaines d’Olivier et Martin Bouygues ne concentre pas ses investissements uniquement sur Cognac. « Il n’y a pas de limitation dans les choix d’investissement. Nous préférons collectionner les perles d’un collier plutôt que de se lancer dans de grandes acquisitions » conclut Hervé Berland.