Un projet de construction d'un hôtel-spa sur la commune de Villers-la-Faye, dans les Hautes Côtes-de-Nuits, soulève bien des mécontentements au sein des villageois et des vignerons, qui se sont récemment regroupés au sein d'une association.
Le projet détaillé leur a été présenté par la mairie en avril 2019 : un bâtiment de 11 mètres de haut et 110 mètres de long pour une capacité de 50 à 60 chambres, une piscine, un spa, une boutique, une salle de séminaire, avec 30 personnes employées... « L'ampleur et l'avancement du projet ont surpris et inquiété tout le monde, mais c'est surtout l'emplacement choisi par la mairie qui ne convient pas », témoigne Danièle Bonnardot, vigneronne qui se bat contre.
La parcelle choisie, qui appartient à la commune, a une surface de 1,2 ha et est actuellement une prairie sauvage classée en zone Natura 2000; elle projette de modifier le PLU pour la rendre constructible et urbanisable, puis de la vendre à 3 investisseurs. Un projet incompatible avec le métier de vigneron
Cette prairie est située sur les hauteurs du village avec un joli point de vue sur la vallée et le massif du Jura. Un lieu où les habitants ont l'habitude de se promener et situé à proximité immédiate de vignes, « à moins de 20 mètres ». Six vignerons sont concernés. « C'est une source de conflits futurs, prédit Danièle Bonnardot. Ils veulent mettre les touristes au c?ur du vignoble mais ils ne se rendent pas compte du travail et du bruit que l'on fait, surtout au printemps ou pendant les vendanges, avec nos machines ! ».
Les villageois craignent également que le projet engendre de futurs problèmes de circulation, de consommation d'eau ou encore de gestion des effluents, les infrastructures étant inadaptées à un tel projet. Nombreux sont ceux qui ont donc depuis décidé de protester. Ils se sont regroupés en Association « Sauvons les chaumes » et font savoir au maire leur opposition à travers plusieurs actions.
Les différents intervenants ou parties prenantes – Chambre d'agriculture, Communauté de communes, ONF, SCOT, DREAL, etc) sont actuellement en cours de consultation. Une enquête publique devrait avoir lieu en septembre prochain. Le Préfet devra ensuite rendre son avis. « Nous ne sommes pas contre le développement du tourisme, insiste la vigneronne, mais il s'agit là d'un projet inadapté ».