Achat, vente, location de vignes, vignobles, propriétés et domaines viticoles
 
L'actualité du foncier viticole
A lire aussi sur intervignes.com
  • Nouveau cru classé de Sauternes pour la famille Planty
  • La SAFER répondra devant la justice de la vente du grand cru classé à 72 millions ?
  • Cave coopérative propose fermage gratuit de 15 hectares de vignes
  • Changement de fermier pour ce grand cru classé de Barsac
  • Pas de "grand soir du foncier" agricole, mais de "nouveaux outils de portage"
  • Deux désistements pour le futur classement des crus bourgeois du Médoc
  • Les vins AOC mobilisés pour réviser la fiscalité des cessions de vignoble en 2024
  • Un fonds d?investissement lyonnais s?implante dans le vignoble de Bourgogne
  • 12 bouteilles de vin par an la location de 586 m² d'AOC Côte-Rôtie
  • La SAFER n?évitera pas le procès de sa vente contestée d?un grand cru classé à 75 millions €

Mardi 30 avril 2019

Terra Hominis, main dans la main avec la Safer Occitanie


Terra Hominis, spécialiste dans le crowfunding pour le foncier viticole, reçoit l?appui de la Safer Occitanie. Les deux structures vont travailler main dans la main pour favoriser l?installation de jeunes vignerons

Terra Hominis, main dans la main avec la Safer Occitanie

Maxence Panchau peut en témoigner. Sans l’intervention concertée de la Safer Occitanie et de Terra Hominis, ce jeune vigneron n’aurait jamais pu concrétiser son projet d’installation en appellatino Pic Saint Loup. Grâce à la Safer qui a fait préemption et à Terra Hominis qui lui a apporté le financement du foncier, il exploite désormais un vignoble de 6 hectares en bio, qu’il va convertir en biodynamie

Des actionnaires payés en bouteilles

Créée en 2011 par Ludovic Aventin, Terra Hominis, développe un système d’investissement participatif pour aider les vignerons à s’installer ou à s’agrandir. Il propose aux amateurs de vin de devenir propriétaires d’un vignoble dans le cadre d’un groupement foncier viticole. Les vignes ainsi achetées sont ensuite confiées en fermage à un vigneron qui en assume seul l’exploitation. Pas de mauvaise surprise pour les associés : l’entretien de la vigne, le matériel agricole, les aléas climatiques sont à la seule charge de l’exploitant qui loue la terre. Le vigneron paie à ses associés un fermage, versé exclusivement sous forme de bouteilles. Ludovic Aventin le dit clairement : « le but des actionnaires n’est pas de faire fortune. L’idée est un investissement plaisir, où les associés s’initient au vin et à la vie du domaine. Ils deviennent ainsi des ambassadeurs du vigneron auxquels ils sont associés. Nous avons été amenés à refuser certains investisseurs qui étaient pourtant prêts à mettre beaucoup d’argent, car leur objectif était purement financier».

Pour entretenir cet esprit convivial entre associés et vignerons, Terra Hominis joue sur l’esprit club et organise des événements tout au long de l’année pour créer du lien entre associés et vignerons : dégustations, séjours gourmands, visite de vignobles… Douze club de dégustation, chacun présidé par un des associés, ont été créés dans toute la France et 8 sont en cours de création. « Mes associés viennent sur le domaine, ils bossent toute la journée et en plus, ils me disent merci » s’amuse Maxence Panchau. Pour le vigneron, l’avantage est double : il peut démarrer son activité viticole sans avoir à mobiliser des fonds pour acheter le foncier. Et pour commercialiser sa production, il bénéficie du réseau de ses associés, qui constituent de véritables ambassadeurs pour les vins de leur domaine. « Quand les associés sont ainsi impliqués dans la vie du domaine, qu’il se créée des liens entre le vigneron et ses associés, ceux-ci sont très fiers de présenter les vins de leur poulain à leurs proches » indique Ludovic Aventin. Maxime Sécher, qui vient de reprendre le domaine Montgos et Mas Angel, 13 ha au total à Faugère le confirme. Sur les 20 000 bouteilles produites annuellement sur l’exploitation, 70 % sont commercialisées via les associés et leurs réseaux.

Un bon moyen d’encourager les installations

Depuis sa création, Terra Hominis, en mobilisant 1 800 associés, a acquis une centaine d’hectares de vignes permettant la création ou l’agrandissement de 18 domaines, essentiellement en Languedoc-Roussillon. La première opération hors région a été montée l’an dernier au château Tour des Graves dans les Côtes de Bourg. Cinq autres dossiers sont à l’étude dont deux à Bordeaux et un en Savoie.

« Les installations sont de plus en plus rares dans notre région. Même si nous avons le foncier le moins cher d’Europe, son coût reste un frein à l’installation. Et il est certain que le prix des terres va monter. La solution proposée par Terra Hominis permet au vigneron de s’alléger de cet investissement foncier et d’investir ses fonds disponibles dans le matériel de culture, la cave et le commercial. C’est un bon moyen d’encourager les installations qui sont de plus en plus rares. C’est une initiative que nous soutenons, même si nous avons bien conscience que cela reste très marginal par rapport à l’ensemble des transmissions de vignoble que nous traitons chaque année » souligne Dominique Granier, président de la Safer Occitanie.