Les Directions régionales de l'agriculture (DRAAF) ont publié il y a quelques jours une nouvelle note nationale concernant la mouche « Drosophila suzukii » au vignoble. L'an dernier, cette dernière avait été repérée en quantité anormalement élevée dans de nombreux vignobles français, mais aussi en Suisse.
Le document fait le point sur l'état des connaissances sur l'insecte : sa biologie, ses moyens de reconnaissance. Il dresse aussi le bilan sur la situation sanitaire de 2014 et fait un rappel sur le plan réglementaire : la mouche est considérée comme « nuisible » mais ne fait pas l'objet d'un classement parmi les organismes de quarantaine.
La note présente par ailleurs le plan de surveillance de la drosophile au vignoble pour 2015, « un préalable pour mieux connaître son épidémiologie, avant d’envisager les possibilités de lutte intégrée contre l’insecte ». Cette surveillance doit être « coordonnée au sein de chaque bassin viticole » et doit permettre d'évaluer la présence, la dynamique des populations et son impact sur d’éventuels dégâts. Celle-ci se traduit, « a minima », par la pose d'un piégeage alimentaire. Les pièges doivent être opérationnels au tout début de la véraison et leur relevé effectué lors de la phase de maturation du raisin, à raison d'une fois par semaine. S'en suit la notation ; pour la femelle, une loupe binoculaire est nécessaire.
« Cette surveillance par piégeage peut être complétée par l’observation des pontes et/ou le suivi des émergences sur des grappes prélevées dans l’environnement des pièges, afin de confirmer la présence avérée de l’insecte dans les baies de raisin », conseille la note.
Enfin, des mesures de protection sont préconisées dans le but de mieux contrôler l'insecte. « La stratégie la plus efficace repose sur une vigilance importante au niveau du vignoble et la mise en ?uvre de mesures prophylactiques pour limiter les populations », précise le document. L'Agroscope de Changins, en Suisse, pays également concerné par le problème, a de son côté publié sur son site une série de recommandations pour lutter contre la mouche suzukii en viticulture.
La responsabilité de Drosophila suzukii dans le développement de la pourriture acide l'an dernier n'est pas « clairement établie », tient cependant à rappeler le service du ministère de l'agriculture. « Les autres drosophiles, habituellement associées à la pourriture acide étaient également présentes à des niveaux de population élevés », indique celui-ci.
[Crédit photo: Dr Gary Steck, Florida Dept. of Agriculture & Consumer Services, Gainesville (US)]