Les surfaces de vignes cultivées en pentes fortes (>20%) ou très fortes (>30%) totalisent 4000 hectares dans le vignoble du Beaujolais. Coûteuses à travailler et donnant lieu à des vins trop peu valorisés, leur rentabilité n'est pas bonne, entraînant peu à peu leur déprise et la baisse de leurs surfaces au fil du temps. La question de savoir si ces coteaux représentent une menace ou une opportunité se pose donc actuellement dans le vignoble.
Elle a notamment été abordée lors des Entretiens du Beaujolais, organisés par la Sicarex le jeudi 16 mars 2017 à Saint Jean d'Ardières... Si presque tout le monde s'est déclaré convaincu que ces coteaux « à potentiel » représentent bien une chance pour le Beaujolais, la question de savoir comment parvenir à les sauver demeure, en revanche, plus complexe et prendra du temps.
Pour y parvenir, des leviers ont été identifiés. Le premier passe par la diminution des coûts de production, en transformant le vignoble pour le rendre mécanisable et donc moins coûteux en main d'oeuvre. Pour éviter de nouvelles plantations, qui prendraient trop de temps et que beaucoup de viticulteurs n'ont de toutes façons pas les moyens de financer, l'idée serait de restructurer les vignes en place. L'IFV a donc étudié la possibilité de diminuer la densité de plantation, initialement d'environ 10 000 pieds/ha, sur des parcelles expérimentales, en y arrachant un rang sur deux ou trois et en changeant le mode de taille, en passant d'un système gobelet au cordon.
Peu d'impact lié à la baisse de densité
Après 13 ans d'expérimentations, les résultats montrent que ces modifications n'affectent quasiment pas la qualité des raisins. Mais une condition essentielle reste d'avoir des vignes suffisamment jeunes et productives, pour palier l'éventuelle baisse de rendement... Et c'est là que le bât blesse ; de nombreuses plantations situées sur ces coteaux sont vieillissantes, de l'ordre de 60 ans.
L'unique solution resterait donc, pour ceux-là comme pour les autres, de parvenir à beaucoup mieux valoriser leur production. Mais ce second levier ne se décrète pas du jour au lendemain. C'est pourquoi l'ODG des Beaujolais/Beaujolais-villages conduit actuellement une réflexion dans ce sens. L'idée serait d'y produire des vins « hauts-de-gamme », répondant à un cahier des charges plus strict concernant la vinification et l'élevage, et qui arboreraient la marque « coteaux d'exception ».
Cette voie de la montée en gamme nécessitera par ailleurs certainement pour les vignerons de devoir développer la vente directe.