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Mercredi 08 février 2017

Mouvement séparatiste au sein de la CCVF


Défense syndicale insatisfaisante, désaccord avec la ligne politique, ou encore mauvaise gestion des dossiers... Les Fédérations des caves coopératives de Bourgogne-Jura et de Vaucluse ont préféré se séparer de la CCVF pour redevenir indépendantes.

Mouvement séparatiste au sein de la CCVF

Les Fédérations des caves coopératives de Bourgogne-Jura (FCCBJ) et de Vaucluse (FCVCV) ont toutes les deux pris la décision de quitter la Confédération des caves coopératives de France (CCVF). Pour la première, qui représente 22 caves coopératives, 2500 viticulteurs et 8400 ha de vigne, la décision date de mars 2016, confirmée en septembre 2016 par son Conseil d'administration. Pour la seconde, qui regroupe 35 caves pour une production de 1,5 million hl, le choix est plus récent, acté par un vote à l'unanimité lors d'un Conseil d'administration de décembre 2016.

Plusieurs éléments de mécontentement sont en cause. La première raison invoquée, que partagent les deux fédérations, est celle de « l'érosion syndicale ». La CCVF n'arriverait plus à défendre aussi bien qu'avant les différents dossiers, à l'image du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), auquel les coopératives n'ont pas accès...« Un dossier dont j'ai parlé à chaque Conseil et qui n'a jamais été défendu par la CCVF », détaille Marc Sangoy, président de la FCCBJ et de la cave de Lugny (Saône-et-Loire)... « On a perdu des dossiers que l'on aurait dû gagner. Ce n'est plus la machine de guerre que l'on a connu à une époque », explique de son côté Joël Reynaud, président de la FCVCV.

Un modèle dans lequel on ne se retrouve pas

Une seconde raison, évoquée par la Fédération de Bourgogne-Jura, tient à une trop grande divergence sur les orientations politiques prises par la CCVF et Coop de France. Elle dénonce, entre-autres, des propos tenus récemment par le délégué général de Coop de France, Pascal Viné, qui « remettent en cause les pratiques et les principes généraux des caves coopératives ». En résume, les responsables actuels promeuvent un modèle dans lequel « elles ne se retrouvent pas ».

Les présidents des caves de Bourgogne-Jura reprochent également une certaine inertie dans la gestion des dossiers en interne. A titre d'exemples, le projet de fusion entre Coop de France et la CCVF, décidé en novembre 2016, « sur lequel nous devions travaillé mais ce qui n'a jamais été fait, et qui a abouti sans se poser aucune question », ou encore celui d'un rapprochement entre les Fédérations du Beaujolais et de Bourgogne, qui n'a pas pu voir le jour. « J'attendais de la CCVF un coup de main, cela a été tout le contraire. Il n'y a pas eu de discussions tous ensemble, on préfère les faire sur un coin de table... Il n'y a aucune fédération », déplore Marc Sangoy.

Une décision pas irrévocable

Devenues indépendantes, les deux fédérations vont désormais naviguer seules et se concentrer à la défense de leurs caves et de leur modèle coopératif à l'échelon régional. « Je n'attends rien du tout, rediscuter avec va être compliqué », indique Marc Sangoy. Mais sa fédération garde tout de même comme objectif d'adhérer directement à Coop de France pour y être représentée et mieux défendre son point de vue. Dans le Vaucluse, il est prévu dans l'immédiat l'écriture d'une nouvelle « feuille de route ». « La décision n'est pas irrévocable mais on préfère se laisser du temps, pour voir comment les choses vont évoluer », précise Joël Reynaud.

Côté CCVF, on avoue regretter ce choix tout en n'en comprenant pas bien les vraies raisons. Concernant le manque de résultats qui leur est reproché, Stéphane Héraud, vice-président du mouvement, défend son bilan : « Nous avons fait le job et obtenu certaines avancées, même si nous n'avons pas eu tout ce que l'on souhaitait... On s'astreint à des obligations de moyens, pas de résultats », explique celui-ci.

Ses représentants ont l'intention de rencontrer prochainement les conseils d'administration des deux fédérations, pour « en rediscuter et mieux comprendre ». « Personne n'a à y gagner, c'est une situation regrettable pour tout le monde », conclut Stéphane Héraud.