2003 : la Champagne réalise son premier bilan carbone. Douze ans plus tard, le CIVC fait à nouveau les comptes : la filière de production du Champagne est parvenue à diminuer de 10% ses émissions. « Cette décarbonation est remarquable. Il y a peu de secteur industriel qui soit parvenu à diminuer ses émissions tout en maintenant une dynamique de croissance des volumes produits ! » se satisfait Vincent Perrin, responsable de la question pour le CIVC. Forte de ces résultats encourageants, la Champagne ne compte pas en rester là. Elle se fixe un objectif ambitieux pour 2050 : diminuer de 75% ses émissions de gaz à effet de serre. « Nous y arriverons » assure, confiant, Vincent Perrin.
Allègement des bouteilles
Pour parvenir à la concrétisation de ce noble objectif, la Champagne devra tester et mettre en ?uvre de nouvelles pratiques. Tout comme elle s’y est déjà employée, proclamant, par exemple, l’obligation d’utiliser une bouteille de 825 g pour les bruts sans année contre 900 g (ce qui représente 4000 véhicules en moins sur les routes de France pendant une année) ou généralisant l’emploi d’engrais minéraux (pour limiter la libération du protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre redoutable). A titre privé, des initiatives sont prises pour privilégier le choix d’un transporteur local qui s’engage pour limiter les émissions, notamment pour la livraison des moûts au cours des vendanges.
Nous attendons beaucoup du transport ferroviaire
L’objectif 2050 de la Champagne devra également répondre aux mutations technologiques qui accroissent ses émissions. « Sur les dix dernières années, notre bilan est positif mais il cache aussi l’augmentation des émissions de certains postes » remarque Vincent Perrin. Les nouveaux engins agricoles sont plus gourmands en énergie, l’informatisation du vignoble à démultiplier le nombre de serveur et donc la consommation d’électricité et le développement de l’export sont trois postes pour lesquels la note carbone s’est dégradée. « Sur la question des transports, nous attendons beaucoup du tracé ferroviaire qui permettrait de relier Châlon-en-Champagne au port du Havre » précise Vincent Perrin.
La Champagne vient également de se constituer une boîtes à idées. 120 acteurs se sont réunis pour faire émerger quelques 350 idées pour conduire la filière vers son objectif. Ses idées touchent autant à la production en elle-même qu’aux activités industrielles parallèles, à l’instar de la filière bio-économique comme la production de bio-énergie à partir de sarments de vignes.