Les transactions concernant les vins primeurs en Beaujolais et Beaujolais-villages vont enfin pouvoir démarrer. La production – caves particulières et caves coopératives – et le négoce ont trouvé un terrain d'entente sur le prix de vente ce vendredi soir, le 2 octobre. « Nous avons eu un retour du syndicat des négociants. Ils nous ont confirmé qu'un minimum de 200 euros par hectolitre serait respecté pour les premiers marchés passés, les plus importants, témoigne Philippe Thillardon, président de la Fédération des caves coopératives du Beaujolais. Ce prix est un minimum, des cuvées pourront s'échanger au-dessus », précise celui-ci. Le Beaujolais-villages primeur notamment, habituellement valorisé au-dessus du Beaujolais nouveau, devrait se valoriser à un prix supérieur.
Compte tenu du prix espéré initialement à 220 €/hl, les producteurs ont donc dû revoir à la baisse leurs prétentions. "Mais comme dans toute négociation, les négociants ont dû, eux aussi, augmenter les leurs », tient à ajouter Philippe Thillardon. Côté production, les sentiments sont donc mitigés quant à l'accord trouvé, avec « un mélange de satisfaction et de déception ». « C'est un bon accord, commente Philippe Thillardon ; il ne satisfait pas tout le monde, mais la majorité. A 200 €/hl, nous savons que cela va limiter la casse au niveau des exploitations ». « Nous avions espéré un peu plus, aux alentours de 210 €/hl, confirme Emmanuel Fellot, viticulteur à l'origine du collectif de vignerons qui a organisé la manifestation du 25 septembre 2015... C'est donc une satisfaction moyenne ».
Mais plus que le prix lui-même, ce que retiendront surtout ces deux acteurs de la semaine passée est la « solidarité qu'il y a eu entre les caves particulières et coopératives ». « C'est assez rare, souligne Philippe Thillardon. Quand la profession est unie, on peut faire quelque chose ensemble ». « Les viticulteurs sont contents par rapport à la mobilisation ; ils se sont rendus compte pour la première fois que l'on pouvait faire force », confirme Emmanuel Fellot.
Les contrats vont donc pouvoir être passés dès aujourd'hui, à l'image de la cave coopérative Oedoria, qui compte 18.000 hectolitres de Beaujolais nouveau à « débloquer » : « Je reçois un premier négociant ce matin même ! », témoigne son président, Philippe Thillardon.
Les opérateurs doivent faire vite, notamment pour les Beaujolais nouveaux destinés au grand export. Les premiers enlèvements de vins démarrent habituellement à partir de la deuxième semaine d'octobre, donc lundi prochain 12 octobre. Entre-temps, les cuvées vendues doivent obtenir leur agrément.
Les représentants de la production ont quant à eux promis qu'ils « surveilleraient » de près les cours pour éviter les éventuels « dérapages ».