Dans un communiqué de presse commun, le député européen José Bové et François Alfonsi, ancien député européen corse, demandent à la Commission européenne de prendre, « tant qu’il est encore temps, les mesures drastiques qui s’imposent pour contenir dans les régions déjà contaminées les ravages de cette bactérie ». La demande porte plus précisément sur la Corse, particulièrement exposée au risque, du fait des nombreuses importations qui existent entre l’île et la péninsule italienne. De par sa « discontinuité territoriale, elle pourrait être efficacement mise à l’écart de la contamination ». Les deux hommes réclament à l’Etat français une interdiction totale d’importation des plants d’ornement et de production agricole en provenance d’Italie en Corse. « Une simple mise en quarantaine ne suffit pas. Les ports et les aéroports doivent être mis en alerte sans attendre », ajoute le communiqué de presse.
Il y a urgence, selon ces derniers, car les moyens mis en place actuellement pour contenir la bactérie Xylella fastidiosa dans la zone contaminée sont insuffisants. Elle aurait en effet été détectée sur des oliviers italiens situés au nord de la zone de quarantaine, prouvant la mauvaise « étanchéité » du cordon sanitaire.
Pour protéger l'île, une autre possibilité pourrait être de mettre en place une zone de quarantaine unique à l’arrivée en Corse, en concentrant toutes les importations de plants d’arbres en un seul lieu. « Mais le confinement en un seul port et la mise en quarantaine, qui implique un stockage long, est compliqué à mettre en ?uvre, d’un point de vue réglementaire comme logistique, témoigne Jean-Marc Venturi, président de la chambre d’agriculture de Haute-Corse. Cela nécessiterait par exemple de détourner les bateaux, d’avoir des entrepôts de stockage, ou encore d’avoir des personnes chargées d'arroser les plants pour éviter qu’ils ne meurent ».
Crédit photo: Voce dell'ulivo comitato spontaneo