Norvège, Japon, Chine, Etats-Unis ou République tchèque… Ils sont venus des quatre coins du monde pour se retrouver ce 2 mars…à la salle polyvalente d’Ampuis, petit village de 2.700 âmes installé sur la rive droite du Rhône, entre collines, fleuve et autoroute. Qu’importe le lieu, l’essentiel est à l’intérieur : ils sont quasiment tous là, les producteurs des appellations Côte Rôtie et Condrieu... Une soixantaine au total. « C’est une occasion très précieuse pour nous de déguster et découvrir de nouvelles appellations de la Vallée du Rhône », confirme Ayako Sasaki, importatrice japonaise chez « Nippon liquor », dans un français un peu approximatif. Pour Jan Nejedly, importatrice norvégienne, c’est sa huitième édition, elle n’en a raté aucune. « J’aime beaucoup les vins de la vallée du Rhône ! Ils sont appréciés des norvégiens, et sont moins chers que les Bourgogne et les Bordeaux », témoigne celle-ci.
Le salon, organisé par l’interprofession rhodanienne uniquement tous les deux ans, représente en effet, pour de nombreux acheteurs professionnels venus de loin comme elles, une occasion à ne pas rater. Elle leur offre la possibilité de déguster un maximum de vins des appellations de la Vallée du Rhône, dans un minimum de temps et dans un seul lieu. « La formule, que nous avons copiée sur celle des « Grands jours des vins de Bourgogne », il ne faut pas le cacher, fonctionne très bien », reconnaît Philippe Guigal, directeur général de la maison éponyme, entre deux mots échangés en anglais avec des importateurs danois... Les quelques visiteurs rencontrés au gré des allées, nous confient au passage que ces deux salons professionnels, celui des vins de Bourgogne et de la Vallée du Rhône, étaient ceux « qu’ils ne manquaient jamais ».
La fréquentation dans les allées du salon, qui a ouvert il y a à peine deux heures, confirme le propos. De nombreuses personnes, un verre et un carnet de dégustation dans chaque main, se pressent en direction des stands. Mais une fois arrêtées, celles-ci prennent le temps, pour mieux apprécier : on tend son verre, puis le cérémonial commence. On observe, on sent, on prend quelques gorgées, puis on recrache. On écrit des notes, et enfin, on échange quelques regards, quelques mots, avec son collègue... Certains en français, d’autres en allemand, en tchèque, ou en chinois...Mais le plus souvent, en anglais : « On a un retour en force des américains, par rapport à 2013, confirme Philippe Guigal. Les voyants sont tous repassés au vert pour qu’ils reviennent nous voir et les vins du Rhône bénéficient d’une bonne côte d’amour auprès d’eux ! ».
Mais point trop de commentaires : l’ambiance reste feutrée…Les avis et critiques donnés sur les vins restent discrets ! Parfois, on questionne le producteur sur des aspects techniques, sur le millésime, la vinification, la parcelle... Consignés derrière leur pupitre, ces derniers tentent d’y répondre. Pour certains, dans un anglais impeccable, pour d’autres, un peu plus approximatif, et, pour d’autres encore, en français, tout simplement, s’ils ont la chance d’avoir un traducteur présent.
2.300 visiteurs professionnels se sont inscrits cette année, contre 1.600 il y a deux ans. InterRhône évalue à 25 le nombre de nationalités présentes et à quatre visiteurs sur dix, le taux d'étrangers fréquentant le salon.
Crédit photo: J Cassagnes