Cela fait plusieurs années que cette « aberration administrative » existe, selon les termes employés par Séverin Barioz, directeur de la CAVB (Confédération des appellations de vins de Bourgogne). Les producteurs bourguignons des vins d’appellations Saint-Bris, Mâcon, Bournezon, Chablis, Petit Chablis, mais aussi Coteaux bourguignons, Bourgogne ordinaire, Bourgogne aligoté ou encore Bourgogne Passetoutgrain, se voient interdits par la DGCCRF de mentionner sur leurs étiquettes « vin de Bourgogne ».
Les opérateurs concernés ont en effet reçu, et continuent de recevoir, des « avertissements », suite à des contrôles des fraudes. « Etant donné que ces appellations ne peuvent pas se replier dans l’appellation « Bourgogne », pour diverses raisons, l’Inao considère qu’ils ne peuvent pas faire référence à cette mention », explique Séverin Barioz.
La solution serait, pour s’en sortir, que l’ODG procède à une nouvelle modification des cahiers des charges de ces appellations - revus et validés il y a à peine cinq ans - afin d’y introduire cette référence « vin de Bourgogne » et permettre aux producteurs concernés de se mettre en conformité avec la loi. « Cette solution est très lourde à mettre en ?uvre et risque de prendre encore plusieurs mois avant que la démarche n’aboutisse, étant donné qu’il faut une validation aux niveaux français et européen…», commente Séverin Barioz.
D’ici là, les opérateurs sont invités par leurs responsables professionnels à la « désobéissance civique » : « Il est inconcevable qu’ils ne puissent pas mentionner ‘vin de bourgogne’, surtout pour des petites appellations comme Saint-Bris et Bouzeron ; pour les consommateurs, c’est un point de repère. Nous soutiendrons les opérateurs, quitte à aller jusqu’au tribunal en cas de sanctions», prévient celui-ci.